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17 juillet 2009 5 17 /07 /juillet /2009 12:35

 

 

Quatrième album studio du Blue Öyster Cult, Agents Of Fortune arrive après un mythique double-live intitulé On Your Feet Or On Your Knees, qui s'inscrivait parfaitement dans la lignée de la sombre et maléfique trilogie constituée par les trois premiers disques. Le public du groupe était loin de se douter que cet enregistrement public marquerait la conclusion de la vénéneuse première période du Culte de l'Huître bleue...

Certains ne se remirent que difficilement du choc occasionné par l'écoute de ce nouveau BÖC, choc équivalent à celui consistant à découvrir abruptement la version colorisée d'un vieux classique... Car si la texture sonore des trois premiers albums évoquait la dichotomie du noir et blanc, Agents... serait quant à lui l'équivalent d'un déconcertant et inopiné passage à la couleur, à l'image de son énigmatique pochette.    

Cela pour préciser que le groupe en lequel certains virent précédemment le futur nihiliste du rock'n'roll ou un Black Sabbath américain est ici totalement méconnaissable.

This Ain't The Summer Of Love, le morceau d'ouverture, semble surtout placé là pour rassurer les fans. À juste titre d'ailleurs... Avec son riff minimaliste et plombé, This Ain't The Summer... dégage une belle énergie, le groupe nous démontrant qu'il n'a rien perdu de sa légendaire efficacité. La surprise n'en est que plus grande lorsque se fait entendre le début du lyrique et gentillet True Confessions, chanté par Allen Lanier, chansonnette pop à base de claviers et de cuivres... On imagine sans mal la réaction des bikers qui constituaient alors le gros du public du Cult... Et ce n'était pas le pourtant superbe (Don't Fear) The Reaper de Donald Roeser qui allait rassurer les vieux fans. Étonnante composition, plus proche des Byrds que de Steppenwolf, évoquant une histoire d'amour sans fin se prolongeant après la mort de ses protagonistes, The Reaper, sorti en 45t, eut un succès considérable et demeure à ce jour le plus gros tube du Blue Öyster Cult. C'est surtout la démonstration éclatante de l'immense talent de compositeur et de guitariste de Donald Roeser. Celui-ci est aussi le co-auteur (avec Sandy Pearlman) du fabuleux E.T.I. (Extra Terrestrial Intelligence), basé sur un riff imparable, et permettant au groupe de traiter de l'un de ses thèmes préférés, celui des extraterrestres...

Mais Agents... est un album démocratique... Le batteur Albert Bouchard, l'autre force musicale du groupe, a co-écrit l'énigmatique The Revenge Of Vera Gemini avec la poétesse Patti Smith, et le duo vocal qu'ils forment ici se révèle magique. Ambiance sophistiquée, raffinement de la musique et des arrangements, omniprésence d'une basse ronflante et moelleuse, tout cela contraste avec la cruauté, le cynisme du propos...

La face B est forcément moins réussie même si elle contient son lot de bons moments. Sinful Love et Tatoo Vampire, deux rocks violents, portés par ces riffs froids et véloces, typiques du Cult, nous ramènent aux brûlots éruptifs d'antan, en un peu moins bien.

Et Debbie Denise et Tenderloin, avec leurs mélodies pop et leurs arrangements chiadés, sont révélateurs de l'impasse dans laquelle le groupe risque de s'engager en persistant dans cette voie, car dépourvus de l'originalité des pépites de la première face et trop éloignés de la nature même du BÖC...

Le meilleur titre de cette face est indiscutablement le troublant Morning Final, évocation d'un fait divers sordide survenu dans le métro. Composé par le bassiste Joe Bouchard, c'est un morceau d'une grande richesse musicale, avec sa profusion de claviers et son atmosphère de cauchemar éveillé, le tout accentué par un crescendo prenant.

Agents Of Fortune demeure donc une énigmatique œuvre de rupture avec le passé et montre la volonté d'évolution des New Yorkais, ceux-ci désirant produire une musique plus variée et plus sophistiquée que le hard rock basique de leurs débuts. Dans un premier temps, cette nouvelle démarche sera couronnée de succès tant musicalement que commercialement. Mais le groupe, après avoir joué avec les forces des ténèbres et invoqué le maléfique Roi de jaune vêtu de Chambers ne tardera pas à connaître le revers de la médaille, perdra provisoirement le feu sacré et devra composer avec les agents de l'infortune...

 

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commentaires

L
Ne craignez pas…<br /> [c'était JP2, le retour, un remake de la parole de Jésus]<br /> [[[ça va ? on a bien reconnu la signature ? les fameux crochets du Capitaine Lou ?]]]<br /> … Libellus est bien en coma dépassé, mais il respire encore, par l'artifice des commentaires.<br /> <br /> Aujourd'hui, j'enlève le haut. Ne comptez pas sur moi pour enlevez, demain, le bas.<br /> <br /> Libellus sera bien<br /> [vous avez remarqué ce goût cultivé, enfin qu'il cultive, de Lou, pour les répétitions recalées à l'Université --- en même temps que son goût des vieilleries universitaires<br /> *** non ta vu com y coz non lol]<br /> détruit volontairement, avec l'assistance de ripside, alias fileave, alias saddamhusseinbaracklenoir, un fameux pirate.<br /> Les commentaires sont fermés sur cet "article", entre guillemets, comme ils disent. Ils sont ouverts sur Interlude, mais, tout franchement, même si les com des happy fews trop contents sont bien aimés, j'aimerais bien avoir des com de cons, oui ça fera beaucoup de monde dans le monde, otagés en fondus au noir… j'en ai déjà trop dit, le reste est dans Interlude.<br /> <br /> [je reste abonné à ta newsletter, même sans commentaires :)]

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