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9 novembre 2012 5 09 /11 /novembre /2012 19:02

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                                                       Kiss Army Wants You !

 

Alors que ses trois excellents premiers albums se ramassèrent commercialement parlant - au point de mettre en péril l'existence même de Casablanca, sa maison de disques - ce laborieux Destroyer, successeur du remarquable Alive !, reste l'album studio le plus apprécié de Kiss, le plus "grand public", surtout...
Peter Criss est le seul membre du groupe à figurer sur Beth, qui date de l'époque Chelsea, son combo pré-Kiss. Face B du 45 tours Detroit Rock City, cette ballade violoneuse et lacrymale devint un gros hit à partir du moment où les programmateurs radio s'avisèrent de retourner le disque. Par la suite, le single ressortit avec Beth en face A. On imagine avec ravissement la tête de Messieurs Stanley et Simmons, dans la mesure où il était alors de coutume de reléguer en face B les morceaux considérés comme foireux... Mais Criss n'avait-il pas menacé de quitter le groupe si sa ritournelle n'était pas publiée ? Beth n'en demeure pas moins le plus gros tube américain du Baiser...
Destroyer démarrait pourtant en beauté, sur les chapeaux de roues de ce tonique Detroit Rock City, seul morceau véritablement transcendé par les effets de production de Bob Ezrin, et sans doute ma composition préférée de Paul Stanley, toutes périodes confondues. L'introduction, permettant à Ezrin de mettre en application sa théorie de la "surcharge auditive", fait la part belle aux bruitages divers, et même le plus bouché des auditeurs visualise le protagoniste en train de démarrer son véhicule dont l'autoradio diffuse la version live de Rock'n'Roll All Nite. Jamais sans doute la batterie de Criss n'a été aussi bien captée que sur ce mythique Detroit Rock City, sans oublier l'évocateur solo de guitare d'un Frehley inspiré. Le crash final et l'enchaînement avec le très bon King Of The Night Time World de Kim Fowley constituent assurément un grand moment !
Le potentiel indéniable de God Of Thunder, l'un des futurs chevaux de bataille scéniques du groupe, est gâché par la surproduction peu avare de bruitages foireux. On y retrouve les enfants de Bob Ezrin, ceux-là mêmes qui sanglotaient sur The Kids, l'un des titres les plus éprouvants du Berlin de Lou Reed. God Of Thunder, composé par Stanley, semble avoir été taillé pour le Démon et demeure indissolublement lié à la personnalité de Gene Simmons. Avec un plus gros son de guitare, et la voix de Gene placée plus en avant, God Of Thunder aurait pu être carrément dévastateur...
Le reste s'avère moins intéressant. Le kitschissime Great Expectations, indigeste pièce montée flanquée d'une chorale de gosses, met en avant un Gene ridicule et même carrément niaiseux. Le Flaming Youth de Stanley, autre compo au potentiel mal exploité, donne dans le glam de seconde zone. Sweet Pain, œuvre d'un Simmons décidément très en retrait sur ce disque, même flanquée de chœurs féminins et agrémentée d'un solo de Dick Wagner, ne décolle jamais.   
On passera sur Shout It Out Loud, tentative maladroite de refaire le coup de Rock'n'Roll All Nite, en plus pop et en plus forcé. L'album s'achève sur Do You Love Me, hymne poppy et racoleur, pas désagréable mais loin d'être indispensable...
En ce qui concerne les albums studio, on est en droit de préférer à ce Destroyer les trois premiers disques du groupe au son si délicieusement pourri, et certaines oeuvres postérieures comme Love Gun (1977), excellemment produit par Eddie Kramer.

 

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